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Les différentes surfaces au tennis

L’analyse d’un match de tennis tient grandement compte de la surface car il se pratique sur différents types de revêtements qui ont des caractéristiques particulières. Ces spécificités influencent la façon dont la balle rebondit, d’un sol à un autre, la vitesse et la hauteur ne sont pas les mêmes. Les conditions de jeu étant différentes d’une surface à une autre, beaucoup de joueurs ont des terrains de prédilection sur lesquels ils se sentent plus à l’aise. Petit tour d’horizon des courts de tennis exploités pendant les grands tournois.

La terre battue

Très populaire, elle a beaucoup de charme et son aspect homérique donne l’impression d’assister à un combat de gladiateurs. Les joueurs Ernest et William Renshaw sont les créateurs de ce terrain à Cannes en 1880. Après avoir constaté que le climat de la Côte d’Azur mettait à mal les performances des joueurs sur les courts en gazon, ils décident d’ajouter au-dessus une poudre obtenue à partir des pots en terre cuite concassés. La terre battue encore appelée surface stabilisée de confort par la Fédération Française de Tennis ou ocre comporte une première couche en brique pilée très fine de couleur ocre. Au cœur, vient une couche de calcaire appelée craon, puis une strate en mâchefer et enfin, une formation de pierres avec drainage intégré. Elle est utilisée pour le tournoi de Roland-Garros pendant le Grand Chelem et dans les tournois Masters 1000 de l’ATP à Madrid, Rome et Monte-Carlo.

Ce sol favorise des échanges intenses et permet aux joueurs d’améliorer leurs techniques de défense. Il permet aussi une haute précision dans l’arbitrage, car la balle y laisse des empreintes bien marquées. Très apprécié par les amateurs, il protège les articulations des athlètes, car les appuis sont moins agressifs sur le sol.  Le spécialiste de la terre battue en date est le tennisman Rafael Nadal qui possède un nombre record de trophées obtenus sur ce terrain. Certaines surfaces comme le Terbal qui ressemblent beaucoup à la terre battue n’ont pas trouvé grâce aux yeux des joueurs qui le trouvent trop glissant. Pendant la saison 2012, la terre battue bleue était la surface des Masters de Madrid. Il a été fortement contesté par plusieurs grands joueurs éliminés précocement qui ont demandé qu’il soit retiré à la prochaine saison, car jugé trop glissant. On a aussi trouvé des terres battues vertes aux Etats-Unis et jaune pendant la Copa Sevilla en 2010.

Cependant, la terre battue traditionnelle peut diminuer les performances d’un joueur qui n’est pas habitué. Les échanges très longs épuisent physiquement, car elle est très sensible aux rebonds et demande plus de dextérité et d’endurance.

Le gazon

C’est l’une des surfaces les plus prestigieuses et les plus anciennes. Elle est faite d’herbe naturelle cultivée à partir de graines. Le tournoi de Wimbledon en Angleterre est pratiqué sur ce terrain qui a la particularité de créer des rebonds bas et rapides. Les joueurs offensifs l’apprécient particulièrement à cause des échanges très rapides. La finesse de l’herbe favorise le déplacement prompt de la balle et un glissement très léger des athlètes. Roger Federer est le plus grand tennisman de l’histoire du gazon avec un pourcentage de victoires de 87,4%. Il a obtenu en tout 187 victoires en 214 matchs durant son parcours.

La fédération Internationale de Tennis, l’ITF, classe la vitesse sur les courts de tennis en 4 catégories dont lente, intermédiaire, semi rapide et rapide. Le Grand Chelem le plus rapide est joué à New-York. Jusqu’en 2000, c’est Wimbledon qui était le court en herbe le plus rapide du monde où se jouait le tournoi du Grand Chelem. À l’origine, ce gazon comprenait 30% de fétuque rouge et 70% d’ivraie, mais sa composition fut modifiée dans le but de diminuer les faux rebonds. Aujourd’hui composée à 100% d’ivraie, une herbe dure et résistante, la balle s’accroche plus quand elle rebondit et est donc ralentie, ce qui fait de Wimbledon aujourd’hui une surface intermédiaire.

Cependant malgré son côté esthétique et écologique très apprécié, cette surface demande beaucoup d’entretien et donc rares sont les clubs qui proposent des courts en gazon. Il faut passer la herse après chaque match, tondre l’herbe de 6 à 8 millimètres deux ou trois fois par semaine et regarnir le terrain fréquemment, ce qui explique les coûts d’entretiens élevés. Elle contraint aussi les athlètes à porter des chaussures à picots. De plus, les terrains à herbe sont sensibles aux conditions climatiques, il faut les fermer en hiver, car un gazon mouillé peut provoquer des accidents.

Le dur

Sur ces terrains, le rebond est considéré comme moyen comparé à la terre battue et au gazon. On retrouve les surfaces dures principalement en béton poreux, en asphalte et en acrylique.

Les sols durs en acrylique encore appelés green-set comme le Decoturf américain et le Plexicushion sont constitués d’éléments qui peuvent influencer la rapidité ou la lenteur de la balle. L’adhérence est parfaite sur le green-set, on peut y jouer par tout temps, car les eaux sèchent rapidement après la pluie. La porosité du béton permet aux eaux de pluie de s’infiltrer rapidement et d’éviter la formation de flaques.

Le Décoturf américain est de couleur bleue ou verte, des résidus de balles usagées et de pneus tapissent la dalle de béton sur laquelle on applique ensuite une couche d’acrylique, de composés d’asphalte et de caoutchouc. C’est le terrain de jeu de l’US Open. Quant au Plexicushion, c’est un composé de béton et d’asphalte recouvert de plexipave et d’acrylique. C’est sur cette surface qu’est joué l’Open d’Australie.

Les courts de tennis en asphalte sont faits de bitume et de granulat. Ils ont les mêmes avantages que l’acrylique, mais avec une surface poreuse. Le court en béton est aussi poreux et se décline en différentes teintes. Cependant, les sols durs exigent des joueurs de revoir leurs appuis à cause de l’absence d’amortis. Les articulations sont mises à rude épreuve et le joueur doit être endurant et faire plus d’efforts physiques.

L’indoor

On peut retrouver n’importe quelle surface dans un court indoor même si habituellement c’est le dur et la terre battue qui sont les plus usités. Certains indoors ont des surfaces en gazon ou en résine synthétique teintée. Le jeu en terrain couvert peut comporter quelques différences avec l’extérieur, mais reste très rapide, à la limite agressif avec une surface moins dure. Les articulations subissent des pressions moins intenses, le risque de blessures est donc réduit.

Les différences principales avec un outdoor sont surtout au niveau des conditions météorologiques. En indoor, il n’y a pas de vent ni de précipitations ou d’humidité qui peuvent rendre instable le déplacement de la balle ou perturber le déroulement d’un match. Cette stabilité permet d’avoir des conditions neutres et moins hasardeuses durant un match. Le joueur est plus concentré, de même que les spectateurs qui ont l’occasion d’apprécier ses performances véritables. Au niveau de l’acoustique aussi on observe une nette différence. On perçoit fortement le contact entre la raquette et la balle et les applaudissements du public sont très proches.

Les tournois de Birmingham en 1978 et de Melbourne en 1975 ont été joués en salle sur gazon indoor. À Wimbledon, le toit déplié quand il pleut permet d’assister à des matchs sur gazon en intérieur. Pendant l’Open d’Australie également, le toit est couvert pendant les grandes chaleurs. Les indoors n’ont pas d’inconvénient majeur, mais il n’est pas rare que certains joueurs s’y sentent moins à l’aise et brillent plus sur les courts extérieurs.

La moquette

Les moquettes encore appelées gazons synthétiques sont le plus souvent utilisées et adaptées aux indoors. C’est un sol doux, lent et confortable sur les plans sonores et esthétiques. Il se présente sous la forme de rouleaux ou de plaques  posés sur le sol pendant les tournois ou encore de tuiles en plastique qui s’encastrent. Les nouvelles technologies permettent de voir aujourd’hui des terrains en dur temporaires qui se posent rapidement. Même si les moquettes sont plus souvent utilisées en indoor, plusieurs tournois de grande envergure se sont joués sur moquette en outdoor comme la rencontre Suisse/Biélorussie en 2000.

L’ATP World Tour Finals considéré comme le Grand Chelem du tennis en salle a longtemps préféré la moquette pour ses tournois. C’est le terrain de rencontre de la prestigieuse Coupe Davis et de quelques tournois du circuit Challenger. Björn Borg, célèbre tennisman et roi de la moquette, a obtenu 22 titres sur ce court.

Toutefois, ce revêtement n’est plus autorisé sur le circuit ATP depuis 2009. Les articulations sont trop sollicitées et les risques d’entorse et de glissade élevés, d’ailleurs, les joueurs ne l’apprécient guère. Beaucoup de clubs ne l’utilisent plus de nos jours parce qu’il demande aussi beaucoup d’entretien. Le Grand Prix de Tennis de Lyon est le dernier grand tournoi joué sur la moquette en 2008.

Vous savez maintenant quelles sont les différents types de surfaces existantes ainsi que leurs particularités. Ces informations vous seront d’une grande aide pour réaliser vos analyses.